De nombreux échantillons de verre ont été réalisés pour cette paroie de verre qui a pour titre «Vue sur un jardin imaginaire». Il s’agit d’une fenêtre intérieure qui sépare deux pièces. Le format de la pièce, mais aussi son environnement conditionnent la taille et la profondeur des motifs.
Comme pour beaucoup de savoir-faire, tout commence par un dessin à la main. Depuis son plus jeune âge, Pauline Roy est passionnée de dessin. Diplômée de Penninghen en 2000, Pauline y aura acquis de solides bases
La première étape d’une pièce de verre destinée à être sablée réside dans le dessin à la main. Une fois finalisé, le dessin est vectorisé et transfèré au plotter. Cette machine prédécoupe un adhésif, ultra résistant et collant, aux formes du dessin. Apposer les pochoirs sur le verre est bien plus complexe qu’il n’y paraît et ne supporte pas la moindre maladresse : la présence d’un grain de sable sur le verre peut empêcher l’adhérence de l’adhésif sur le verre, une faille entre deux pochoirs invisible à l’oeil peut entraîner des rayures… Bref, la parfaite maîtrise du geste de pose est indispensable à la bonne première étape d’une pièce. Les pochoirs sont systématiquement numérotés marquant ainsi l’ordre de passage pour la construction des volumes dans le verre.
Tout se joue entre l’inclinaison de la matière, le mouvement de la main et la pression exercée sur le verre avec beaucoup de précision. Le temps de sablage est long. Le verre résiste. Ce sont les creusés qui construisent les volumes et les formes laissant passer la lumière mais pas le regard. Il s’agit donc d’adapter le mouvement tout en dosant la force de la propulsion du sable sur le verre et d’anticiper les pleins, les vides, les parties sablées et transparentes, la lumière qui passe à travers le verre qui architecturera les compositions.
Photographies ©Thomas Deschamps de l’agence MaryamBrepresent, ©Pauline Roy gravures, ©Yoan et Ludovic Marti. Site réalisé par Thomas Roy.